UNE « REACTIVITE » QUI INTERROGE...

mardi 16 décembre 2008
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Vendredi dernier lors du CE le directeur a annoncé, un fort ralentissement prévisible de l’activité, surtout SDS, pour le début d’année.
La production par exemple du FBX devrait être de 45/jour maxi. Bien loin des 80 que nous devrions faire actuellement et des 130 annoncés…
La direction a donc indiqué par conséquent un certain nombre de mesures et « de réflexions » :

La CGT a vivement réagi et s’interroge

1)Environ 50% des intérimaires devraient « se voir remercier » le 24 décembre. Joyeux Noël en perspectives pour tous ces jeunes qui pour la direction nous citons : « Sont une variable d’ajustement… » Terme sur lequel notre organisation a vivement réagi.
Les autres intérimaires travaillant au Secondaire seraient prêtés au Primaire.
Nous invitons d’ailleurs tous les intérimaires présents actuellement à l’entreprise à nous faire passer, soit par courrier, soit directement à un élu de secteur CGT leur contrat de mission.
Que les choses soient bien claires sur le point des intérimaires :
La CGT ne tombera pas dans la division entre ceux qui ont un CDI et les autres ! our nous il n’y a que des hommes et des femmes qui n’ont d’autre choix de travailler afin de vivre et de faire vivre leurs familles.

2) La direction va demander (mais cela a déjà commencé semble t’il) aux salariés des lignes SDS de l’atelier de prendre au volontariat (la CGT a bien insisté pour qu’il en soit ainsi) 1 jour de congé par semaine durant le mois de janvier et éventuellement février.

3) Elle étudie l’éventualité de faire faire de la modulation basse aux fonctions supports (traitement d’affaires, BE, etc.)

4) Elle réfléchit à la possibilité de passer la ligne FBX de 3X8 à 2X8.

5) Et notre patron d’ajouter, « j’espère ne pas avoir à arriver à des extrémités comme dans d’autres entreprises. »

Suite à l’énumération de ces dispositions la CGT a immédiatement réagi, mettant en garde la direction sur d’éventuelles tentatives « d’exploitation de la situation ».

En effet, sans nier la dégradation importante de la situation économique et industrielle résultant de la crise sans précédent que connait le Capitalisme, il n’en demeure pas moins qu’un certain nombre de faits sont pour le moins « troublants »…

1er point : Nous trouvons que la situation s’accélère bien vite…Quelle différence entre les propos « rassurants » de la même direction il y a encore quelques temps et ceux subitement inquiétants de vendredi.

2e point : Notre direction nous dit ne pas avoir de visibilité supérieure à quelques semaines, mais dans le même temps Areva T&D (dont nous faisons partie) bâtit toute sa stratégie sur des plans à 4 ans, révisables tous les 2 ans…

Et la direction générale d’ajouter au CCE de septembre : « Les sites ont des orientations à 4 ans et une visibilité à 15 ans… !!!!! »

Méfiance et inquiétude
Tous les jours nous voyons des entreprises qui, profitant de la crise, dont elles sont pour une bonne part responsables, profitent de la situation pour délocaliser, licencier, bloquer les salaires, dégrader encore davantage les conditions de travail et supprimer les avantages sociaux existants. Sans oublier de diviser encore plus les salariés et les opposer aux syndicats qui luttent et contestent ces méthodes.

Des exemples ?

Ils n’en manquent malheureusement pas.
Chez Renault la direction demande aux salariés non concernés par le chômage partiel de faire cadeau à la direction de jours RTT, de jours de congés, afin « d’assurer la solidarité » avec ceux qui chôment.
En clair le partage de la misère, alors que cette même direction prévoit de verser aux actionnaires plus d’un milliards d’euros de dividende, dont seulement 1% permettrait d’assurer le salaire des hommes et des femmes qui sont au chômage partiel.

Une autre entreprise a licencié plusieurs dizaines de salariés avant l’été, et les réembauche aujourd’hui, mais avec des salaires inférieurs de 100€ et la suppression de l’ancienneté.

A Dijon c’est la moutarde qui monte au nez des salariés d’Amora, qui voient leur entreprise délocalisé alors que les résultats financiers sont excellents.

A Arcelor-Mittal ce sont des centaines de salariés qui se voient licenciés alors qu’uniquement sur le 1er semestre de l’année les bénéfices sont de 7 milliards de dollars…

Et Areva dans tout ça ?

Vous croyez réellement que nous sommes dans un groupe si différent ?
Renault, Peugeot, Arcelor, Amora ont aussi tous des chartes « de bonne conduite ».
Ils ont tous des « valeurs » et des discours « émouvants » sur leur politique sociale. La réalité ont la connait !
Leur objectif est simple casser nos chaînes de montage, nos ateliers, nos bureaux afin d’assurer une rentabilité financière destinés à quelques privilégiés.

Nous avons revendiqué

Que le maximum de formations professionnelles prévues pour 2009 soit planifié durant la période. Ce qui paraît avoir été entendu. Qu’aucune pression ne soit exercée sur les salariés ne souhaitant pas prendre de jours de CP.

Nous allons exiger :
1- Que si la situation devait encore davantage se détériorer, qu’aucun salarié ne soit pénalisé financièrement sur ses revenus (salaires, primes liées aux horaires de travail). Les résultats de T&D SA démontrent que les moyens existent.

2- Que la délocalisation de la ligne Visax soit arrêtée.
Les arguments apportés pour le maintien de cette ligne se voient d’autant plus confortés dans la période.
Une telle activité nous apporterait une charge supplémentaire. Et n’est-ce pas la direction qui dit que PDS « résiste mieux » à la crise ?

Mais le plus révélateur est l’aveu même du directeur :
« NOTRE SITE EST LE PLUS EXPOSE DE T&D SA A LA CRISE. » ?

Ces propos donnent malheureusement raison à tout ce qu’à pu dire notre organisation sur les choix économiques et industriels faits depuis plus de 15 ans à Mâcon.
Notamment le fait que chaque production, chaque service supprimé a fragilisé sans cesse notre usine et précarisé son avenir.
C’est donc bien dans cette période plus difficile encore qu’accoutumée, que l’on peut mesurer les dégâts et les conséquences de ces choix, mais également la justesse de la lutte que nous avons menée depuis 2002 (souvent bien seule OS) avec les salariés, et que nous menons encore pour assurer la pérennité du site.

Nous devons êtres méfiants !

En 2004 face au rapport de force la direction n’avait pas pu donner tous les coups qu’elle souhaitait. Il ne faudrait pas qu’elle prenne pour prétexte la situation pour tenter de « repasser les plats ».
Dans le contexte, le pire pour les salariés seraient de courber le dos et de revoir à la baisse les exigences revendicatives. C’est au contraire l’inverse qu’il nous faut faire et saisir chaque opportunité d’exprimer notre volonté d’imposer une autre logique.