Le débat public confisqué, un avenir fait d’incertitudes sociales

Communiqué aux syndicats
jeudi 2 juillet 2009
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L’Etat vient d’autoriser sans débat public et contre l’avis des organisations syndicales une ouverture du capital d’AREVA de l’ordre de 15%. Seraient admis au tour de table – ainsi que le révèle la presse ‐ l’industriel Mitsubishi, des fonds souverains des émirats et chinois, un actionnaire industriel français.
Cette décision ouvre la voie à la financiarisation de l’ensemble de la filière nucléaire pourtant qualifiée de stratégique. Il aura fallu 8 ans de préludes entre la création du groupe et sa transformation radicale ainsi que celle du paysage mondial du nucléaire.

La CGT du groupe AREVA qui n’a de cesse de réclamer un pôle de financement public français afin de garantir la pérennité et le développement de nos industries, constate et condamne la démission de l’Etat, son refus d’engagement financier sur ce sujet majeur.

Par cette autorisation l’Etat affirme un choix stratégique contestable face aux salariés et au pays. L’option aujourd’hui exercée augure mal des évolutions futures du capital d’AREVA, car la constitution du fonds dédié de démantèlement des installations CEA prévoit également une cession du capital d’AREVA. Le capital ouvert au privé représenterait avec les apports pressentis 25%, ce hors exercice par le CEA de son option de vente estimée, elle, a 15 %.

Cette « autorisation » d’ouverture du capital assortie de la condition de vente d’AREVA TD, de cessions d’actifs industriels majeurs tels qu’Eramet et STmicro entraîne des risques industriels, économiques et sociaux, majeurs pour les salariés de TD et de tout AREVA. En dépit de toutes les assurances prodiguées par AREVA, la mise en vente de TD préfigure un nouveau recul de l’emploi industriel et de nouvelles restructurations, inacceptable pour la CGT.

Par ailleurs les projets de réorganisation du groupe, qui s’ajoutent à un plan d’économies préétabli de 600 millions d’euros, sont porteurs eux aussi de grands risques sociaux tant pour les sièges des sociétés que pour les établissements. Le groupe dans la foulée du conseil de surveillance vient d’ailleurs de proposer un accord de méthode visant à empêcher ou uniformiser les procédures de recours et d’expertise des différentes instances du périmètre du Groupe. Les comités Centraux d’entreprises et comités de Groupe sont convoqués pour présentation du projet de réorganisation à partir du 6 juillet.

La CGT ne renonce pas à exiger de l’Etat qu’il assume sa responsabilité actionnariale au sein d’un secteur qu’il qualifie lui‐même de stratégique. Elle appelle ses organisations et les syndicats du groupe AREVA à amplifier les actions menées dés le 30 juin pour : un financement public, des garanties durables sur l’emploi, des conditions de travail, sociales et salariales à la hauteur du caractère stratégique du groupe et de sa première place mondiale.