NOUS NE SOMMES PAS DES MARCHANDISES

A Mâcon la CGT rencontre les élus régionaux
mardi 9 juin 2009
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Il faut briser l’omerta sur les projets du gouvernement à l’égard d’un bien public et d’un fleuron industriel. Aprés la carte pétition à l’adresse du président initiée par la CGT, les syndicats des différents bassins où sont implantées le usines AREVA vont à la rencontre des élus.

On a souvent tendance à dire que les combats perdus d’avance sont ceux que l’on ne mène pas. C’est très clairement le cas de celui que nous devons mener pour empêcher le projet de vente de l’activité T&D de se concrétiser.
Notre objectif n’est pas « d’idolâtrer » le groupe Areva. Nous savons ce que nous lui « devons » en restructurations, licenciements et autres mauvais coups, et il est probable que d’autres soient en préparation que l’on soit vendu ou pas.

Non, notre but est tout simplement d’empêcher, ce que nous pensons être un cataclysme social.
Nous pensons aussi que les salariés de cette branche ont besoin de stabilité. On ne peut travailler, quel que soit son rôle dans l’entreprise, avec des objectifs qui changent sans cesse et sans aucune visibilité.
Ce combat doit être mené quoiqu’il arrive, ce ne sera pas inutile, car le niveau du rapport de force qu’ensemble nous construirons sera déterminant pour l’avenir. Nous devons avoir un haut niveau d’exigences sociales.
Nous vous proposons dans ce tract de faire un point sur les démarches que notre organisation a initiées, que se soit au niveau du groupe, de la division ou bien de l’établissement, ainsi que sur notre démarche unitaire.

LE CCE EXTRAORDINAIRE DU 2 JUIN

Mardi 2 juin s’est tenu à Paris un Comité Central d’Entreprise extraordinaire à la demande des élus. Cette réunion, demandée initialement par les élus CGT au CCE mi avril, devait faire le point sur les « rumeurs » de vente de la branche Areva T&D et ses conséquences. Depuis les choses se sont précisées…
La direction confirme qu’AREVA doit trouver 12 milliards d’euros d’ici 2012 pour financer son développement. L’actionnaire d’AREVA, l’état, a demandé une analyse au Conseil de surveillance (l’équivalent du Conseil d’Administration) en vue d’assurer le financement de la société.
Notre directeur insiste : il n’y a pas de décision de prises… Mais, pour financer ces projets, un des leviers d’Areva est la vente de participations que la société possède chez Total et EDF par exemple. C’est fait…
Le directeur répète : la décision n’est pas prise, mais toutes les solutions sont envisagées… Et la vente d’Areva T&D fait partie du scénario.
C’est lors d’un des prochains Conseils de surveillance que des décisions pourraient être prise… Elles pourraient inclure la vente de T&D… La direction confirme la possibilité de tenue d’un Conseil de surveillance avant le 15 juin. L’ordre de grandeur assez juste, selon lui, est entre 3,5 et 5 Milliards d’euros… Areva a racheté T&D 933 millions d’euros, elle a donc fait une bonne affaire… Et T&D est profitable… Le processus de vente peut être relativement long… Mais notre directeur espère que cela va aller assez vite, d’ici la rentrée 2009…
Pour la direction beaucoup de choses ont été écrites sur les candidats, mais tant qu’il s’agit de projets ce ne sont que des hypothèses. La presse a cité Alstom et Schneider ou encore des fonds d’investissements, il pourrait y avoir d’autres groupes qui pourraient faire une offre. Mais il faut le financement pour acheter T&D…La direction n’exclue pas l’hypothèse d’un éclatement de la branche : la vente séparée de la Transmission et de la Distribution, cela fait partie des scénarios possibles.

RENCONTRE AVEC LE CONSEIL GENERAL VENDREDI 5 JUIN

Cette entrevue faisait suite à la manifestation européenne à l’assemblée nationale du 18 mai dernier (voir notre tract du 27/05), et aux contacts pris par notre secrétaire de syndicat avec un élu du conseil général dans la manifestation du 26 mai.
3 représentants CGT, 2 CFE-CGC et 2 Sud Mâcon étaient présents. Le Conseil Général était principalement représenté par son président, Arnaud Montebourg.
Après une explication détaillée des enjeux industriels, économiques et sociaux qui lui a été faite par notre organisation et la CFE-CGC, ce dernier nous a fait part de son analyse.
Il nous a tout d’abord informé qu’il avait rencontré il y a quelques jours Anne Lauvergeon sur ce dossier. Celle-ci lui aurait renouvelé son opposition à la vente (faut dire que nous sommes tellement rentables…)

Il a indiqué qu’il partageait l’analyse de notre organisation, notamment sur le fait que mener cette bataille contre la vente était indispensable. Il nous a indiqué que pour lui malgré les discours officiels, des membres du gouvernement et de la majorité présidentielle étaient opposés à ce projet de démantèlement du groupe et à la vente de T&D.
Il s’est positionné en se disant prêt à nous aider et a souhaité que l’on continue à avoir des contacts réguliers.
Il nous a annoncé qu’il prendrait l’initiative de s’adresser à tous les élus du Conseil Général, de gauche comme de droite sur le sujet.

Lors de cet entretien notre organisation a aussi décliné et présenté les différentes démarches entreprises :

  • La diffusion dans l’ensemble du groupe d’une « carte postale » pétition destinée au président de la république (carte intégralement et uniquement financée par les syndiqués CGT du groupe).
  • L’envoi d’un courrier à tous les parlementaires ayant sur leur circonscription un site Areva.
  • Tenter de rassembler massivement les salariés Areva le 13/06 dans les nombreuses manifestations qui auront lieu à travers tout le territoire pour exprimer clairement leur refus de la vente.
  • Plus spécifiquement pour Mâcon nous leur avons fait part de notre entrevue le 13/06 avec Maire.

Cette entrevue aurait également permis de confronter les analyses entre notre organisation et la CFE-CGC. Sur la partie industrielle elle semble assez proche. Toutefois nous notons une divergence fondamentale sur la façon dont il faudrait augmenter le capital du groupe.
La CGC s’est dite favorable à une ouverture de capital à des investisseurs privés, bref à une privatisation partielle, et à l’actionnariat salarié.
Au contraire pour nous le groupe doit rester public et ne doit pas passer, même de façon minoritaire au privé. C’est d’autant plus dangereux dans une activité telle que le nucléaire.


Documents joints

Carte pétition