Un Etat démissionnaire face à ses responsabilités
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L’Etat actionnaire, le CEA et le Directoire d’AREVA ont présenté le 30 juin 2009 au Conseil de Surveillance d’AREVA une réponse globale à la problématique financière du Groupe, après bien des atermoiements à répétition.
L’ensemble des projets qui n’étaient pas précisés à l’ordre du jour de cette réunion, soulèvent aujourd’hui bien des questions laissées sans réponses, tant en termes de conséquences industrielles, économiques et sociales, qui plus est dans le contexte de crise mondiale actuelle et de son évolution inconnue par tous.
Parmi ces orientations et décisions figurent :
- Le modèle intégré actuel serait maintenu sans AREVA TD,
- une augmentation de capital de 15 % serait apportée par des actionnaires privés, sans aucune contribution de l’Etat, contrairement aux aides apportées de sa part aux secteurs bancaires et automobiles. Cela mérite d’exposer la valorisation réelle d’AREVA, qui dans ce cas serait très minorée.
- un projet de cession de ses participations dans ERAMET et ST MICROELECTRONICS malgré la forte dégradation de leurs valeurs. Celles-ci resteraient dans le secteur public.
- un projet de cession d’AREVA TD qui serait céder en un seul bloc au mieux disant industriel et social, sous réserve d’un prix de vente acceptable. Cette opération devrait se réaliser avant la fin de cette année. Cette solution qui parait bien simpliste, voir orientée pour certains acquéreurs, et à l’inverse des pratiques des grands groupes industriels qui ne procèdent à aucune cession de ce genre dans le contexte de crise actuelle de détérioration de la valeur des entreprises, mais plutôt procède à des augmentations de capital.
- la mise en place d’un actionnariat salarié.
Toutes ces mesures devraient pouvoir permettre à AREVA d’assurer son développement conformément à sa stratégie prévue sur deux piliers dorénavant dont le nucléaire et les énergies renouvelables, d’effacer son lourd endettement du Groupe, de bénéficier de la notation A attribuée par les agences de notation qui facilite l’accès aux financements et ceci aux meilleurs taux d’intérêts compte-tenu des besoins futurs
Dans cette nouvelle configuration, AREVA finance en grande partie son développement sur le dos de milliers de salariés qui serviraient de variable d’ajustement malgré tous les beaux discours tenus à l’inverse. C’est inacceptable. L’Etat doit assumer son devoir d’actionnaire en apportant les fonds propres nécessaires à AREVA, entreprise stratégique nationale, comme il a mis la même ardeur à siphonner les 80 % des résultats en dividendes depuis la création d’AREVA.
Ce scénario de sortie d’AREVA TD impose une augmentation sensible de la rentabilité de l’ensemble des activités du Groupe pour palier au manque de profitabilité de ces activités très créatrices de richesses qui seraient donc cédées. Cela aura indéniablement immédiatement des conséquences néfastes sur l’emploi, les salaires et les conditions de travail.
Le financement de la recherche Française déjà bien insuffisant est remis en question du fait de la participation plus faible du CEA dans AREVA, et de la politique de dividendes revue à la baisse par l’Etat.
Le financement du démantèlement des installations nucléaires du CEA à l’arrêt du CEA n’est pas résolu, malgré une obligation de couverture à 100% des passifs au 30 juin 2011. Ce financement devrait se réaliser avant cette date par une nouvelle augmentation du capital d’AREVA afin de payer cette facture que l’Etat ne paiera pas non plus sans aucun doute, ce qui baissera mécaniquement la participation et le contrôle public.
Pour la CGT qui s’est opposée fermement à ce plan global fait à la hussarde, basé sur un bradage des deniers publics dans un contexte de crise, l’Etat doit revoir sa copie en apportant les capitaux nécessaires au développement d’AREVA dans son périmètre actuel. }
ce document versé au débat est un point de vue destiné à alimenter l’analyse des militants CGT AREVA, il relève également du débat général de la CGT.