Communiqué de presse commun FTM et FNME du 15 Avril 2015

samedi 18 avril 2015
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Les fédérations CGT de la Métallurgie et des Mines-Energie se sont exprimées conjointement le 15 Avril 2015 sur la situation de la Filière Nucléaire, dont le groupe AREVA est un élément essentiel.

COMMUNIQUE DE PRESSE COMMUN DU 15 AVRIL 2015
DES FEDERATIONS METALLURGIE ET MINES ÉNERGIE CGT

POUR LE MAINTIEN DU GROUPE AREVA ET UN ETAT ACTIONNAIRE RESPONSABLE

Après quinze ans d’absence totale de stratégie industrielle, sur fond de calculs politiques, de guerre fratricide et de vision financière de court terme, la filière nucléaire française, filière stratégique pour notre pays, est en passe de subir une restructuration sans précédent, en l’espace de quelques semaines.

Prenant pour justification les derniers résultats financiers d’AREVA, c’est toute la filière que le Gouvernement s’apprête en effet à bouleverser, sous prétexte de sauver le Groupe nucléaire. La situation financière du groupe AREVA, est certes préoccupante, mais loin de ce que d’aucuns veulent faire croire. Comment peut-on affirmer en effet qu’une entreprise est en faillite lorsque son carnet de commande (plus de 46 milliards d’euros) représente 6 années d’activité ? Beaucoup d’entreprises aimeraient avoir une telle visibilité.

Parce qu’elle milite depuis des années pour que la filière nucléaire française soit organisée autour de ses acteurs historiques, la CGT ne peut que condamner la manière dont le dossier est actuellement géré, dans l’opacité la plus totale vis-à-vis des représentants du personnel et des citoyens ; au mépris de la cohérence industrielle, des réalités techniques et des perspectives réelles, sur le long terme, de la filière.

Pour la CGT, les deux scénarios proposés (fusion AREVA NP/EDF et rachat de l’ingénierie d’AREVA par EDF) sont destructeurs pour l’ensemble de la filière nucléaire française ; ils conduiraient à jeter en pâture plus d’un demi siècle de développement industriel et de recherche et à démembrer une filière nucléaire qui a su révolutionner le système énergétique français.

La filière nucléaire doit être pensée en référence à l’analyse des besoins à venir de la nation pour répondre aux besoins énergétiques et aux enjeux du réchauffement climatique, et non en fonction de lignes comptables par ailleurs sujettes à nombre d’interprétations. Ses atouts doivent être mis au service du bien commun et utilisés au travers d’une politique de coopération entre les entreprises et non dilapidés par un arrangement précipité et simpliste qui revient
toujours à déshabiller Paul pour habiller Pierre et qui ne fera que repousser les problèmes.

La CGT revendique une autre option qui maintien l’intégralité du groupe AREVA comme celui d’EDF.

Une fois de plus, l’Etat, qui n’est pourtant pas avare des 240 milliards d’euros par an qu’il distribue au patronat, refuse de jouer son rôle d’actionnaire responsable d’une filière industrielle vitale pour le pays en capitalisant le Groupe AREVA à la hauteur de ses besoins, ce qu’il aurait d’ailleurs dû faire depuis des années.

Il est nécessaire, pour assurer le maintien des savoir faire et des compétences, pour revitaliser de l’entreprise et donner de l’avenir à toute la filière industrielle de trouver des moyens de financement en dehors du marché, cela impose de se donner du temps pour construire une solution qui donne de la visibilité sur le long terme, et de changer de stratégie.

Des décisions hâtives et politiciennes ont déjà, par le passé, entraîné de lourdes pertes de compétences industrielles et humaines dans le secteur. Elles ont remis en cause l’avance incontestable que la France avait prise, en particulier sur la 4e génération de réacteurs. Ne recommençons pas les mêmes erreurs !

La CGT quand à elle va réunir les salariés de tout le secteur dans des assises de la filière nucléaire afin de dégager des perspectives communes et de se mobiliser pour peser dans les choix qui engagent leur avenir.


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