La CGT AREVA TA ne signe pas l’accord salarial

Comme chez AREVA TD la CGT trouve que le compte n’y est pas
vendredi 6 février 2009
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La dernière réunion de négociations de l’année 2008, le 19 décembre à Aix, s’est soldée par un constat de désaccord entre l’unanimité des Organisations Syndicales et la Direction au sujet des mesures salariales qui seront appliquées avec effet rétroactif au 1er janvier.

La dernière proposition mise sur la table par la Direction, après maintes péripéties, prévoyait notamment :

  • Une enveloppe globale de 4% de la masse salariale pour les avancements « ordinaires »,
  • Une enveloppe complémentaire de 0,5% se décomposant en 0,2% pour les rattrapages femmes/hommes et les promotions, et 0,3% pour les mesures jeunes (salariés nés en 77 et après) prévues en juillet 2009,

* Des mesures collectives, pour 95% des effectifs, se déclinant de la sorte :

  • 2,7 % pour les salariés ETAM catégories E1 et E2,
  • 2,5 % pour les salariés ETAM catégorie E3,
  • 2,0 % pour les salariés IC catégories I1 et I2,
  • 0,7 % (minimum garanti par l’accord d’entreprise) pour les salariés IC catégorie I3,
  • Une garantie d’avancement de 6%, toutes mesures confondues, pour 95% des salariés sur les 3 années
    2007, 2008 et 2009.

Par ailleurs, l’accord salarial signé fin 2007 continue à produire certains effets,
en particulier un talon de mesures salariales de 50€ pour les salariés ayant un salaire brut mensuel inférieur à 3000 €.
Enfin, l’accord proposé par la Direction comprenait une revalorisation de toutes les primes en vigueur à TA. Ce que les OS auraient bien évidemment aimé voir traité à part car ces revalorisations sont légitimes, pour la plupart déjà inscrites dans les textes qui les régissent, et n’ont pas à être utilisées comme instrument de chantage lors des NAO.

L’analyse que fait la CGT de cette proposition est qu’il n’est pas acceptable de différencier le pourcentage accordé au titre des mesures générales. La CGT a toujours milité pour une égalité de traitement entre toutes les
catégories, facteur essentiel de cohésion et de maintien de notre culture d’entreprise. Dans le cas présent, la Direction souhaite aller encore plus loin puisqu’elle propose des mesures collectives différentes au sein même des
catégories et en fonction des classifications. Ce qui revient à individualiser les mesures collectives !

Dans le souci d’aboutir à un accord, la CGT a proposé une mesure générale (c’est à dire pour 100% des personnels et non pas 95% comme le veut la Direction… dans le but de pouvoir sanctionner certains salariés au nom d’un
dogmatisme d’un autre âge) uniforme pour tous et d’un montant de 80€, soit environ 2% du salaire moyen société.
La Direction Générale a rejeté cette proposition qui, précisons-le, ne lui coûtait rien de plus.
Malgré ce refus, les OS ont tenté une ultime contre-proposition consistant à garantir pour chaque classification visée par le projet DG, un avancement total égal à 4% de la masse salariale concernée. Ce qui laissait tout de même
à la Direction une latitude de 0,2% (mesures F/H, promotions, rattrapages) pour créer une différence de traitement entre les uns et les autres. Là encore, refus catégorique de la Direction qui argue d‘une complexité
technique de mise en œuvre… Alors qu’une simple règle de 3 sur la base d’un fichier Excel recensant l’ensemble des avancements 2009 aurait permis de surmonter cet obstacle mineur.

Devant un tel immobilisme et un refus évident de répondre aux mains tendues par les OS en vue d’un accord, le résultat était évident et la NAO 2009 s’est donc soldée par un constat de désaccord. Et comme nous n’en
sommes plus à une mesquinerie près, voici les mesures salariales que la DG, au final, appliquera unilatéralement :

  • Une enveloppe globale inchangée de 4% de la masse salariale pour les avancements « ordinaires » :
  • Une enveloppe complémentaire revue à la baisse de 0,4% se décomposant en 0,2% pour les rattrapages femmes/hommes et les promotions, et 0,2% (au lieu de 0,3%) pour les mesures jeunes prévues en juillet 2009 : les jeunes, qui sont pourtant l’avenir de l’entreprise, apprécieront la façon dont ils sont pris en otage par la Direction…
  • Des mesures collectives, pour 95% des effectifs, encore plus faibles :
  • 2,0% pour les salariés ETAM,
  • 0,7% (minimum garanti par l’accord d’entreprise) pour les salariés IC,
  • Aucune garantie pluriannuelle, si ce n’est le talon de 50€ d’avancement pour les salariés ayant un salaire inférieur à 3000€ mensuel.

Enfin, l’accord qui sera appliqué par la Direction n’envisage plus de revalorisation automatique des primes, ce qui est tout simplement scandaleux. Les récentes négociations à Cadarache relatives aux conditions de travail en horaire décalé (sorte de 2x8 au SFC) ont montré que la Direction entendait grignoter progressivement les primes, soit en ne les revalorisant pas, soit en proposant des forfaits kilométriques inférieurs au barème IK en vigueur.

Plus qu’une prime à la signature, chacun pourra constater que la Direction a clairement voulu prendre en otage les Organisations Syndicales, espérant ainsi les forcer à signer pour ne pas trop pénaliser les salariés. Si malgré tout,
la CGT n’a pas signé, c’est qu’elle ne peut décemment accepter que l’on commence à discriminer - au niveau des mesures générales - les salariés selon leur catégorie. La Direction dispose déjà de mesures individuelles pour cela mais souhaite visiblement se donner plus de latitude au détriment de l’esprit d’équipe et de solidarité qui a toujours porté ses fruits à TA et permis la réussite des projets.

Certes, cette différenciation existe déjà ailleurs dans AREVA, et on voit clairement que l’objectif de la DRH est de faire rentrer TA dans le moule, mais il est hors de question de l’accepter et de la cautionner à TA. D’autant que
cette politique salariale « solidaire » a fait ses preuves et continue de démontrer son efficacité économique si l’on en juge par les résultats comptables de TA qui figurent, en 2008 comme les années précédentes, parmi les meilleurs du groupe.

Ceci est une autre explication au désaccord profond entre les OS, la CGT en tête, et la Direction Générale : alors que TA connaît des années de vaches grasses, fruits du travail des salariés, les mesures salariales imposées par un
cadrage strict d’AREVA sont inférieures (de 0.1%) à ce qui a été proposé dans beaucoup d’entités du groupe groupe, là où les résultats sont pourtant moins bons.

Il est temps que la Direction se rende compte que nous ne sommes pas dupes de son jeu et qu’en OS responsable, nous ne venons pas en NAO pour se voire proposer des mesures décidées rue La Fayette et donner notre blanc
seing au nom du moindre mal pour les salariés.